L’intuition est une connaissance directe et immédiate qui ne passe pas par le raisonnement ni l’intellect.  C’est une forme d’intelligence présente en chacun de nous, une connaissance directe et immédiate d’une vérité, qui se présente à la pensée d’une manière évidente.

L’intuition aurait à voir avec cette capacité à imaginer des réponses et des solutions hors  de toute « logique prédictible ». En clair, si nous nous sommes perdus en voiture dans une ville, nous pouvons soit demander notre chemin, soit suivre notre « feeling », notre intuition, qui se situe dans le ressenti.

Tout le monde peut développer son intuition. Pour cela, il suffit de suivre quelques principes de base, comme par exemple, celui de la détente. En effet, il est scientifiquement prouvé que plus on est calme et détendu, et plus on est « intuitif ».

L’intuition augmente l’estime de soi, elle rend plus ouvert, plus sensible — et donc plus à même de comprendre les autres et nous-même. L’intuition rend également plus créatif.

Elle est à l’origine de nombreuses découvertes. A côté des fulgurances intuitives d’un Albert Einstein ou d’une Marie Curie, l’histoire fourmille d’exemples méconnus pourtant frappants et pleins d’enseignements.

Dans le domaine de la chimie, Yves Jeannin, professeur émérite à l’université Pierre et Marie Curie, estime ainsi que l’imagination et l’intuition jouent un grand rôle. Il les définit comme suit : « Élaborer de nouveaux développements sur la base de connaissances existantes, c’est l’imagination. Pressentir de nouveaux développements dans un domaine inexploré, c’est l’intuition. »

On peut ici rappeler comment la découverte des gaz rares est le fruit d’un effort commun de la logique et de l’intuition ou comment la synthèse du Nylon et la prescience de ses applications est « la réunion fascinante de l’imagination et de l’intuition ».

Et l’on pourrait multiplier les exemples célèbres de découvertes intuitives, telle celle du mathématicien irlandais William Rowan Hamilton qui eut la révélation soudaine de la notion de quaternions (nombres réels et complexes) en se promenant avec sa femme en 1843 ; ou encore celle du chimiste allemand Friedrich August Kekulé qui rêva, en 1890, la forme exacte du noyau de benzène.

Autre exemple, le cas du « multiplicateur de Schweigger ».

Johann Schweigger (1779-1857) est un physicien allemand qui s’est intéressé à l’électromagnétisme. Il est connu pour avoir inventé – une performance à l’époque – l’ancêtre du galvanomètre pour la mesure des courants électriques.

Mais c’est la démarche qui l’a amené à ses inventions qui mérite réflexion : il était en effet persuadé que l’électromagnétisme était déjà connu dans l’Antiquité. Ainsi, pour lui, le couple Castor et Pollux symbolisait les deux pôles électriques. Et c’est sur la base d’une peinture représentant les deux fils jumeaux de Zeus entourés de nymphes aquatiques dansantes qu’il imagina la construction de son « multiplicateur ». Voici donc l’exemple d’un objectif scientifique atteint alors qu’il résulte d’une démarche hautement improbable, la mythologie au service de la physique.

Ces procédés inconscients, de mieux en mieux connus, sont valorisés et même recommandés dans la société moderne. Les livres sur le sujet fleurissent et des « écoles de l’intuition » voient le jour pour apprendre à l’améliorer. Les chercheurs eux-mêmes s’y fient souvent :

« Je ne prends jamais un crayon en réunion, pour laisser mon inconscient faire des associations. J’ai confiance. Et la solution surgit », raconte ainsi Rand Hindi, jeune génie de l’intelligence artificielle, lauréat du MIT, Innovators Under 35, qui récompense 35 novateurs de moins de 35 ans fondateur de la start-up Snips.

Christophe Haag, Docteur en management, professeur en management et comportement organisationnel à EM Lyon se plonge, lui, dans un bain chaud ou va marcher : « Le tri se fait tout seul dans mon esprit, les idées s’ordonnent. »

Neuf décisions sur dix sont prises sur une base intuitive ! estime même le psychologue américain Gary Klein, pionnier dans les études sur les mécanismes de prise de décision.

Et 82 prix Nobel sur 93 ont reconnu que leurs découvertes avaient été faites grâce à l’intuition, tout comme 53,6 % des chefs d’entreprise admettent prendre ainsi leurs décisions.